Ce dossier consacré à la politique de l’écologie profonde d’Arne Næss, que j’ai eu le plaisir de coordonner au sein du dernier numéro de la revue Cités, a pour ambition de redonner à cette pensée son juste visage en dehors de la caricature qui en a été faite lors de la première réception de son œuvre. Il s’agit ainsi de montrer le caractère essentiel du rôle de la discussion et de la médiation délibérative au sein de l’approche politique de Næss (Pommier) mais également d’interroger son rapport à la violence (Valera) y compris chez ses épigones. Si Næss s’oppose à la violence directe, il n’en conserve pas moins l’objectif de trouver remède à la violence structurelle. Le développement d’une écosophie n’exclut donc pas de mettre l’accent sur l’efficacité de l’action, raison pour laquelle il est tout à fait pertinent de nouer un dialogue avec la tradition pragmatiste (Beau). Enfin, la controverse avec l’écoféminisme, et le débat sur le type d’universel qu’une pensée politique doit viser, fait partie intégrante de la réception de sa philosophie au point même d’ailleurs d’en être constituante (Audier).
Le lien vers le numéro est le suivant: https://shs.cairn.info/revue-cites-2024-3?lang=fr